terça-feira, 22 de janeiro de 2008

Editorial do Le Monde: verdade e transparência para enfrentar ã crise


L'économiste américain John Kenneth Galbraith, qui a étudié les krachs dans leurs moindres détails, écrivait : "Ce que nous savons avec certitude, c'est que les épisodes spéculatifs ne se terminent jamais en douceur. Il est sage de prédire le pire, même s'il est, selon la plupart des gens, peu probable." La crise des subprimes confirme son jugement. C'est d'abord avec une grande brutalité - inconnue depuis le 11 septembre 2001 - que les places boursières décrochent depuis plusieurs jours.


Le pire, ensuite, semble se rapprocher à toute vitesse. On ne voit pas très bien par quel miracle la première économie du monde, celle des Etats-Unis, pourrait échapper à la récession. Le système bancaire mondial, de son côté, vacille. Quelques-uns des plus grands établissements américains et européens se retrouvent dans une situation tellement critique qu'ils doivent faire appel en catastrophe à des capitaux d'Asie et du Moyen-Orient pour se renflouer.

Le choc est d'autant plus rude que les dirigeants économiques et monétaires occidentaux ont longtemps expliqué que le pire était "peu probable". La Réserve fédérale américaine estimait que la facture des subprimes ne dépasserait guère la centaine de milliards de dollars. Elle s'élève désormais à plusieurs milliers de milliards de dollars. Comme ses collègues, la ministre française de l'économie, Christine Lagarde, a longtemps affirmé que l'économie réelle ne serait pas touchée par cette crise purement financière. Propos qui se voulaient rassurants, mais dont le caractère lénifiant n'a fait que retarder la prise de conscience, chez les acteurs économiques, de la gravité de la situation.

Dans une économie financiarisée et mondialisée, comment pouvait-on imaginer que la catastrophe resterait cantonnée aux Etats-Unis et aurait un impact marginal sur la croissance de la planète ? Que le nuage du Tchernobyl des subprimes ne traverserait pas l'Atlantique ? Des petites villes norvégiennes au bord de la faillite en raison de leurs placements imprudents jusqu'aux banques de la Chine communiste, tout le monde est aujourd'hui touché.

Mais la crise n'est plus, depuis longtemps, celle des subprimes. Elle est celle, globale, du crédit, du financement de l'économie dans son ensemble. Ce qui la rend à la fois très inquiétante - beaucoup plus que le krach des valeurs Internet - et particulièrement difficile à surmonter. Car, beaucoup, ici, est affaire de psychologie. Le système financier mondial est passé, en quelques mois, d'un excès de confiance à un excès de défiance. Hier, on prêtait de l'argent à n'importe qui à n'importe quel prix. Aujourd'hui, on ne prête plus d'argent à personne. Pour retrouver un équilibre, le devoir de vérité et de transparence s'impose à tous, aux banquiers comme aux responsables économiques et monétaires.

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