sábado, 24 de novembro de 2007

A direita e a liberdade de informação: Berlusconi au cœur d'un scandale politico-médiatique

Silvio Berlusconi, en avril 2006. | AFP/ANDREAS SOLARO

AFP/ANDREAS SOLARO


Ceux qui ont inventé le néologisme "Raiset" - à partir de RAI, le service public télévisé et Mediaset, la structure regroupant les chaînes privées de Silvio Berlusconi - pour décrire ce qui se passait en Italie du temps où le "Cavaliere" était également chef du gouvernement, n'avaient pas tort.

En parlant de "Raiset", ils voulaient dire que la RAI se montrait particulièrement complaisante envers le "Cavaliere" qui, à la tête du gouvernement italien, contrôlait financièrement et politiquement les trois chaînes publiques.


Des centaines de coups de fil contenus dans des écoutes téléphoniques, effectuées au cours des années 2004-2005, dans le cadre d'une enquête judiciaire concernant l'un des collaborateurs, à l'époque, de Silvio Berlusconi, publiées par le quotidien La Repubblica, mercredi 21 novembre, ont levé tous les doutes.

Le quotidien de gauche rapporte que des proches de Silvio Berlusconi, placés à des postes de responsabilité à la RAI, s'entendaient avec la direction de Mediaset pour tout ce qui touchait le chef du gouvernement.

Les personnes mises en cause sont, notamment Deborah Bergamini, ancienne assistante personnelle de Berlusconi, à l'époque responsable de la programmation de la RAI et aujourd'hui dirigeante du secteur marketing, ainsi que l'ancien directeur général (2003-2005) de la télévision publique, Flavio Cattaneo.

Selon les écoutes publiées par le quotidien, les présences de Berlusconi à la télévision ou le pouvoir de donner, ou pas, une nouvelle qui pouvait lui nuire étaient minutieusement étudiés. Ainsi, même la mort de Jean Paul II a été gérée "en commun" afin que cet événement ne conduise pas trop d'électeurs - on votait ces jours-là en Italie pour les élections régionales - à l'abstention et donc au risque de tourner le dos au chef du gouvernement. Ou encore comment édulcorer les estimations sur les résultats de ces mêmes élections qui avaient tourné à la catastrophe pour le "Cavaliere".

A ce sujet, révèle La Repubblica, quelques responsables de la RAI ont suggéré à Mediaset de diffuser une émission de forte audience pour contrecarrer la soirée électorale que le service public était bien obligé, malgré tout, de diffuser.

Ces révélations ont provoqué une onde de choc dans le pays. Avec une kyrielle de menaces de recours en justice et appels à la démission des actuels responsables du service public. Les actuels dirigeants de la RAI ont décidé une enquête interne alors que Mediaset se limite à démentir ce qui peut l'être.

Un communiqué officiel du gouvernement demande que la RAI fasse tout le nécessaire pour clarifier la situation et reconnaît que le temps est venu d'une "réforme vraie et démocratique afin de garantir la liberté d'information et l'autonomie du service public".

Walter Veltroni, maire de Rome et tout nouveau secrétaire du Parti démocrate, principale force de la coalition gouvernementale, parle, lui, de "l'extrême gravité de ces révélations". Il ajoute que "le service public a été piétiné. Tout cela est en contradiction avec les principes de libre concurrence, du marché et des devoirs du service public".

"Personne ne peut nier que l'image de la RAI est gravement endommagée" par les informations de La Repubblica, a reconnu le ministre des communications. De son côté, Silvio Berlusconi a dénoncé "les hyènes et les chacals" qui ont attaqué Mme Bergamini, jugeant "inacceptable et illégitime" la publication d'écoutes par un journal. M. Cattaneo a formellement démenti ces accusations dans une lettre ouverte, tandis que le groupe Mediaset annonçait avoir l'intention de porter plainte contre La Repubblica.

Il y a trois semaines, un projet de loi a été présenté par le gouvernement de Romano Prodi (centre-gauche) pour donner davantage d'indépendance à la RAI, toujours liée traditionnellement aux partis. Ce qui n'avait pas été mis en compte, c'était de trouver la façon pour la préserver de sa 5e colonne.

Salvatore Aloise - Le Monde

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