terça-feira, 26 de junho de 2007

A Varsovie, la communauté juive renaît soixante ans après la Shoah


Reconstitution par ordinateur d'une rue typique du XIXe siècle d'un quartier juif en Pologne. Cette image sera montrée dans le musée d'histoire des juifs polonais qui devrait ouvrir en 2009.


Célia Chauffour pour Le Monde


Plus de soixante ans après la Shoah, la Pologne posera, mardi 26 juin, la première pierre du musée d'histoire des juifs polonais. Lancés en grande pompe, en présence du président polonais Lech Kaczynski et de son homologue israélien Shimon Perès, les travaux devraient s'achever en 2009. Voulu comme un centre culturel interactif, retraçant l'histoire et la culture millénaires des juifs de Pologne, depuis leur arrivée d'Espagne et de France jusqu'aux avatars du régime communiste, le musée s'érigera au coeur de l'ancien ghetto juif délimité en 1940 par les nazis.

Première ville juive d'Europe avant l'Holocauste, Varsovie comptait alors 350 000 juifs. Ils ne seraient plus que 3 000 aujourd'hui. Ténue, disparate, discrète voire invisible, la communauté juive de la capitale polonaise se hisse progressivement hors de son carcan historique. En mouvement, elle multiplie les signes d'un renouveau.

Quartier de Wilanow, au sud de la capitale. Un agent de sécurité monte la garde à l'entrée d'un pavillon. Inutile de chercher un symbole distinctif ou une étoile de David : depuis son ouverture en juillet, l'unique synagogue libérale de Varsovie joue la discrétion. Il s'agit plus d'une salle de prière, installée au premier étage de la maison du Polonais Seweryn Aszkenazy, aujourd'hui émigré aux Etats-Unis et initiateur en 1999 de l'association juive progressiste Beit Warszawa, en contre-pied du judaïsme orthodoxe jusqu'alors prédominant dans la capitale polonaise. La nouvelle synagogue, l'une des trois que compte Varsovie, attire surtout des jeunes actifs. "30 ans en moyenne", s'enorgueillit le New-Yorkais Burt Schuman, "premier rabbin libéral à plein temps en Pologne depuis la Shoah".

Venue ce vendredi soir au shabbat, Jozefina Jezowska, 25 ans, est l'un des visages de la jeunesse juive varsovienne. Mariée en novembre selon le rite juif, elle "remercie dieu" d'avoir créé Internet qui lui a permis de commander son contrat de mariage juif, le ketubah, et les 80 kippas pour ses invités : "c'était introuvable à Varsovie".

Pour Janek Spiewak, 20 ans, l'identité juive passe plus par la culture que le culte. Visage d'ange et boucles châtain, il pianote sur son Macintosh dans un café branché de la capitale. Fils d'un député libéral, l'un des rares politiques à revendiquer ouvertement ses origines juives en Pologne, il vient d'inaugurer le local de son union de jeunesse étudiante juive polonaise, ZOOM, créée en mai avec une bande de copains. Sur les 130 adhérents, la plupart sont des laïcs, "seuls trois sont orthodoxes", mais tous ont un dénominateur commun : la conscience que "l'avenir de notre communauté dépend de ce que nous faisons aujourd'hui".

Dans son bureau de la rue Galczynskiego, Konstanty Gebert, intellectuel juif incontournable de Varsovie, directeur de la revue Midrasz, ne tergiverse pas : "Oui, nous pouvons parler de renouveau. Même si ce qui se passe à Varsovie est objectivement très limité, cela reste immensément plus grand que rien." Il a lui-même grandi "avec le sentiment que nous étions les derniers juifs de Pologne". Sa fierté ? L'école primaire et le collège juifs du quartier Wola qui comptent 300 élèves : "Il y a vingt ans, c'était impensable." La maternelle a ouvert ses portes en 1988, un an avant la chute du communisme, l'école en 1993. A l'automne, un lycée juif devrait même ouvrir ses portes à Varsovie rive droite, dans le quartier Praga. Mais la communauté juive, celle qui connaît et assume son identité juive, reste numériquement faible. "Notre problème principal aujourd'hui, ce n'est pas l'antisémitisme, tance M. Gebert, mais la démographie." Suite...

Um comentário:

marcel disse...

hello
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shalom