terça-feira, 24 de abril de 2007

Ségolène Royal lance un appel à François Bayrou

A Valence, LE MONDE ENVOYÉE SPÉCIALE

La déclaration avait été imprimée sur une feuille de papier. Ségolène Royal est venue la lire devant la presse, juste avant de monter à la tribune du parc des expositions de Valence, pour son premier meeting de second tour, lundi 23 avril. "Je me déclare disponible pour parler de l'avenir de la France avec ceux qui, pendant toute cette campagne, ont souhaité le changement et la rénovation politique, a déclaré la candidate socialiste. Je souhaite un débat ouvert pour construire des convergences (…) sans arrière-pensées et sans a priori."

Tout en remerciant les partis de gauche qui ont appelé à voter pour elle, Mme Royal a estimé que "la France avait tout intérêt à l'ouverture des idées pour sortir des blocages d'un système dépassé". "Il faut donner une autre dimension à notre rassemblement, a-t-elle ajouté. C'est pourquoi je propose un dialogue public sur la base du pacte présidentiel portant sur la rénovation de la République, l'Etat impartial, le refus des tensions dans les villes et les quartiers, (…), l'Europe, les priorités éducative et écologique."

L'appel de la candidate vise directement François Bayrou, le candidat centriste qui détient, avec 18,55% des suffrages, la clé du second tour. "Je lui ai laissé un message sur son répondeur pour le prévenir, par simple politesse", a précisé Ségolène Royal. Vingt-quatre heures après les résultats du premier tour, un pas a donc été franchi, qui va bien au-delà d'un appel aux électeurs centristes. Propose-t-elle une alliance? "Pour l'instant, non", répond-elle. Mais, si convergences il y a, "nous en tirerons toutes les conséquences".

"Il n'y aura pas d'accords de couloirs", assurait de son côté son codirecteur de campagne, François Rebsamen, en insistant sur un débat public, peut-être "à la télé". "L'important, ajoutait-il, c'est que Mme Royal a fait mouvement."

Un point de vue partagé par les élus socialistes présents. "Il ne faut pas qu'un électeur de François Bayrou puisse avoir une quelconque réticence parce qu'il aurait le sentiment d'une gauche sectaire", relevait Gérard Collomb, le maire de Lyon, une ville où Nicolas Sarkozy est arrivé en tête.

Le président de la région Rhône-Alpes, Jean-Jack Queyranne, jugeait nécessaire de "renvoyer les balles de fond de court". Le député de l'Ardèche, Pascal Terrasse, allait plus loin, évoquant une "coalition de l'extrême gauche au centre". "Je suis peut-être minoritaire mais faites l'addition, elle est claire : la gauche fait 35 %."

Partisan de l'ouverture, Julien Dray, conseiller de MmeRoyal, a souligné la différence avec l'expérience des années 1980. "La démarche de Mitterrand, a-t-il justifié, c'était du débauchage individuel. Là, ce n'est pas le cas." Pour beaucoup, non seulement la politique de la "main tendue" s'impose, compte tenu du rapport de forces électoral, mais il oblige M.Bayrou à prendre position. Un refus de sa part aurait l'avantage de le prendre en défaut par rapport à ses déclarations très critiques à l'égard de M.Sarkozy.

Problème : au PS, tout le monde n'a pas été prévenu de cette accélération. La réunion, le matin, dans les bureaux de la candidate, en présence de François Hollande, de ses deux directeurs de campagne – Jean-Louis Bianco et François Rebsamen –, de Jean-Pierre Chevènement, d'Arnaud Montebourg, de Vincent Peillon ou du radical de gauche Jean-Michel Baylet, n'avait porté que sur les thèmes "identifiants" à creuser pour séduire l'électorat centriste – pas sur d'éventuelles discussions avec leur candidat. M. Collomb, venu exprès de Lyon à la demande de Mme Royal, n'est arrivé qu'après. Dans l'après midi, Jean-Christophe Cambadélis, proche de Dominique Strauss-Kahn, a tiré une salve contre M.Hollande, indiquant dans une déclaration à l'AFP, que ce dernier avait "tort d'enfermer le PS dans ses 26 %". Leia mais

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